Prospections acridiennes
Les prospections acridiennes consistent à recueillir sur le terrain des informations sur les conditions écologiques et sur la situation acridienne. Au cours de ces prospections, des informations complémentaires sont également recueillies auprès des nomades et des agriculteurs (pluies, végétations, signalisations acridiennes).
Le traitement et l’analyse des données collectées permettent de planifier les opérations de prospection et de traitement (si nécessaire) d’une zone dans laquelle se trouve une population acridienne susceptible de se multiplier grâce aux conditions écologiques qui lui sont favorables.
Les prospections peuvent être menées à pied, par véhicule et par avion ou hélicoptère.
Les prospections doivent être effectuées dans des biotopes où les conditions écologiques sont susceptibles d’être favorables à la survie et à la reproduction des acridiens. Les itinéraires de prospection sont établis par l’équipe en fonction des informations recueillies sur les pluies, végétations, signalisations acridiennes, et l’exploitation des imageries satellitaires … etc.
Il existe deux types de prospections :
- Prospection extensive : Elle est effectuée dans de vastes zones habituellement connues comme étant des zones de reproduction, ou dans des endroits où des pluies ont été signalées, ou suite à une signalisation de présence acridienne faite par des nomades, autorités, voyageurs. Elle permet de suivre une population acridienne et d’évaluer si le biotope est favorable à la reproduction. Elle permet également de déterminer si la population acridienne présente dans le site a atteint un seuil densitaire nécessitant une intervention (traitement) ou pas.
- Prospection intensive : Elle est effectuée dans des zones plus restreintes où une présence acridienne significative est confirmée. Elle permet d’estimer les densités, les superficies infestées et de délimiter les zones nécessitant un traitement. Le résultat de cette prospection permet de savoir si le traitement est nécessaire, quand et comment le réaliser.
Au cours d’une mission de prospection terrestre, le prospecteur effectue plusieurs arrêts dans la journée pour faire des relevés sur la végétation annuelle et pérenne (espèces dominantes, densité et état de la verdure), l’humidité du sol et sa texture, les conditions météorologiques (températures et hygrométrie), et la situation acridienne. Toutes les informations collectées sur un point d’arrêt sont répertoriées dans une fiche de prospection standardisée (commune à la région occidentale). Les arrêts pour effectuer les relevés sont motivés par une présence de conditions écologiques susceptibles de favoriser la présence de Criquets.
Les données recueillies au cours d’un arrêt sont envoyées, à temps réel, au siège du Centre via le signal satellite du l’eLocust3 pour exploitation. Celles qui sont collectées au cours de la journée et consignées dans la fiche de prospection sont également transmises au CNLA le lendemain par radio E/R.
Une équipe de prospection terrestre se compose d’un technicien, chef de mission (prospecteur), deux chauffeurs et d’un ouvrier (cuisinier). Elle dispose de deux véhicules 4×4 Pick up, pouvant transporter en plus du matériel de camping, une quantité importante d’eau et de carburant, permettant à l’équipe de disposer d’une autonomie satisfaisante en vue de prospecter des zones lointaines pendant plusieurs jours, voire quelques semaines.
Pour mener à bien une mission de prospection terrestre, plusieurs outils et équipements sont indispensables à savoir :
Navigation
- GPS (Global Positioning System) : Il s’agit d’un système de positionnement par satellites qui permet entre autres, de déterminer sa position géographique, naviguer d’un point vers un autre, calculer les superficies infestées, etc.
- Cartes géographiques : Les cartes géographiques utilisées au cours des prospections en Mauritanie sont de 1/200000 ou 1/500000. Elles complètent le GPS pour naviguer d’un point à un autre en ayant sous les yeux, tout le relief configuré avec les détails sur la carte. Elles permettent également de calculer les distances séparant deux points à vol d’oiseau.
Collecte des données
- Anémomètre : Il permet de mesurer la vitesse du vent. Il peut être soit électronique ou à bille
- Thermomètre : Le thermomètre permet de mesurer la température ambiante qui peut être exprimée soit en degré Celsius ou en degré fahrenheit.
- Psychromètre : Un psychromètre permet de mesurer l’humidité relative. Il peut être électronique à lecture directe ou composé de 2 thermomètres, dont un appelé « thermomètre sec », le second « thermomètre humide ».
- Trousse dissection : Composée de plusieurs petits articles (ciseau, scalpel …etc.) permettant de faire la dissection des femelles pour évaluer le développement ovocytaire.
Les autres outils non moins importants utilisés au cours d’une prospection sont : Fiches standard de prospection, compteur à main, loupe de poche, boussole, filet de capture, boîte à couches, flacon à cyanure, boite de collection, presse herbier, carnet de notes, écritoires, appareil photo etc.
Transmission des données
- Radio Emetteur-Récepteur HF : Tous les véhicules déployés sur le terrain sont équipés de radio HF de type Codan NGT SR, permettant à l’équipe de rester en contact permanent avec la base (Centre) et les autres équipes en activité sur le terrain. La radio reste un outil indispensable qui permet au prospecteur de transmettre quotidiennement l’intégralité des messages relatifs à l’activité acridienne et toute autre information d’utilité.
- eLocust3 : est une application dédiée sur une tablette portable, disponible en anglais, en français et en arabe, qui enregistre et transmet les données en temps réel par liaison satellite au Centre et au Service d’information sur le Criquet pèlerin (DLIS), basé au siège de la FAO à Rome. Une fois les données saisies, elles sont envoyées via le satellite Inmarsat et recueillies par une station terrestre Inmarsat avant d’être envoyées à NOVACOM (Toulouse/France). Ensuite, les données peuvent être consultées directement sur la plateforme de Novacom sur Internet dans les minutes qui suivent l’envoi.
Voir aussi
Prospections acridiennes
Les prospections acridiennes consistent à recueillir sur le terrain des informations sur les conditions écologiques et sur la situation acridienne.
Traitements antiacridiens
La stratégie du CNLA repose sur les principes de la lutte préventive qui consistent à mettre en place dès la tombée des pluies un dispositif de surveillance dans les zones habituelles de haute fréquence acridienne
Santé & environnement
Conscient du danger que constitue ces pesticides sur l’écosystème (faunes et flore), le CNLA a mis en place, depuis 1999, un dispositif de suivi sanitaire et environnemental.