Evolution de la situation acridienne
Rémissions (Accalmie)
En temps normal, le Criquet pèlerin est présent à de faibles densités dans des zones semi-arides ou arides, loin des principales régions agricoles. Il ne provoque alors pas de dégâts significatifs aux cultures et les bandes larvaires et les essaims sont rares ou totalement absents. Ces périodes sont appelées rémissions (accalmie).
La zone au sein de laquelle ces populations sont confinées et se déplacent est appelée aire de rémission. Elle couvre 16 millions de km environ et inclut environ 30 pays.
Résurgences
Les premières étapes d’une résurgence passent souvent inaperçues. Les larves peuvent être dissimulées dans la végétation et échapper ainsi facilement à toute observation durant les prospections. De même, les ailés peuvent être présents en si petit nombre qu’aucun ou peu d’entre eux seront trouvés. Il est également possible que des ailés soient amenés d’une vaste zone par un flux d’air convergent de basse altitude, probablement associé à la pluie nécessaire au succès de la première reproduction de la séquence.
Recrudescences
Une telle situation dépend d’une succession de pluies importantes et largement répandues dont les premières au moins tombent dans l’aire de rémission habituellement aride. Au fur et à mesure du développement de la recrudescence, des migrations ont lieu, amenant les ailés d’une zone de reproduction à la zone suivante. Plus d’une recrudescence peut se produire au même moment mais dans des régions différentes. Beaucoup de recrudescences s’éteignent sans avoir entraîné d’invasion majeure. Par exemple, sur les cinq recrudescences qui se sont produites depuis 1970, une seule a conduit à une invasion généralisée. Une telle situation peut être le résultat d’une combinaison de plusieurs facteurs tels que la mauvaise répartition des pluies entraînant des conditions défavorables à la reproduction, la migration des ailés vers une zone dans laquelle ils meurent rapidement, ou des opérations de lutte.
Invasions généralisées
Il y a des périodes d’une ou de plusieurs années, appelées invasions généralisées, au cours desquelles persistent, sur de vastes étendues, d’importantes infestations acridiennes principalement sous forme de bandes ou d’essaims. Une invasion généralisée peut se produire lorsqu’il existe des conditions propices à la reproduction et quand les opérations de lutte ne parviennent pas à stopper l’évolution d’une série de résurgences locales en une recrudescence ne pouvant pas être maîtrisée. On parle d’invasion généralisée majeure lorsque deux régions au moins sont affectées simultanément. Les invasions généralisées sont séparées par des périodes de rémission durant lesquelles les bandes et les essaims sont rares ou totalement absents et la plupart des populations acridiennes présentes à de faibles densités.
Six invasions généralisées majeures du Criquet pèlerin se sont produites au 20e siècle ; une d’entre elles a duré près de 13 ans. La zone dans laquelle les invasions généralisées ont lieu couvre environ 29 millions de km, ce qui est presque le double de la superficie de la zone de rémission, et peut englober 57 pays.
Voir aussi
Prospections acridiennes
Les prospections acridiennes consistent à recueillir sur le terrain des informations sur les conditions écologiques et sur la situation acridienne.
Traitements antiacridiens
La stratégie du CNLA repose sur les principes de la lutte préventive qui consistent à mettre en place dès la tombée des pluies un dispositif de surveillance dans les zones habituelles de haute fréquence acridienne
Santé & environnement
Conscient du danger que constitue ces pesticides sur l’écosystème (faunes et flore), le CNLA a mis en place, depuis 1999, un dispositif de suivi sanitaire et environnemental.